fées du logis

Que faire de ce blog ? Les idées sont encore confuses, ne pas se laisser embarquer à parler, de tout, de rien. S'en tenir à la rigueur des faits, de l'idée de journal, surtout ne pas chercher le lecteur, le correspondant, qui ne viendra pas, déjà essayé. Sur la table, le linge, plié de la veille, le monter dans l'armoire, à l'étage, trop d'effort, attendre que le jour se lève, pour se donner l'autorisation de se mettre en action. La facture EDF de la jeune voisine du dessous, ouverte par erreur. Le nom doit être celui de l'association qui a pris ce logement pour elle. le pot de tabac, presque vide, les derniers tubes, en racheter tout à l'heure, pour continuer de fumer, au moins quelque chose à continuer, poursuivre dans le temps, pourquoi faire ? Trois exemplaires de mon livre, trouver des dédicaces pour demain, pour mes deux fées du logis, qui me l'ont commandé malgré leur maigre salaire, pour me dire qu'elles m'aiment, petit trésor que je me dois de voir, dédicaces pour leur dire que moi aussi, je les aime, elles le savent, petit trésor, mes petites fées du matin, des yeux qui pétillent, bien plus que les lavabos, ou le sol de l'accueil. Le pot de café soluble, la tasse rouge, décor tyrolien, suisse, il ne manque que le chalet en bois, le bois rangé sous le balcon, la neige. Un autre café, rituel, cigarette. Rituel du tour de l'étang, dans le froid, rituel du petit noir, au milieu des autres solitaires du dimanche matin, presque tous magrébins, à part cette femme, déjà agée, toujours bien habillée, elle fume elle aussi, on verra. Je lui offrirai quand elle reviendra. Malgré les heurts, elle reste un fil, pour ne pas tomber, ils sont devenus rares, chercher son sourire, amoureux, un rayon de soleil, un bonbon sucré, le touché de ses lèvres. Allez, petit café.